lundi 10 septembre 2012

Les rescapés de Dubaï

Depuis la crise de 2008 à Dubaï, certains expats sont considérés comme des rescapés.
Il faut savoir qu'il existe des conditions strictes pour vivre à Dubaï.
D'abord, on ne peut vivre à Dubaï que si on a un contrat de travail en bonne et due forme, qui nous offre un visa de résidence, et ce, une fois la visite médicale passée confirmant qu'on n'est pas atteint par une maladie grave.
A savoir aussi, si vous perdez votre travail à Dubaï, en fonction de votre contrat, vous avec le droit de rester entre un mois et trois mois maximum. Ce délai dépassé, il faut quitter le pays sous peine d'être illégal.
Un petit détail qui a son importance cependant : si vous avez emprunté à la banque pour une voiture ou pour autre chose, vous devez vous acquitter de votre dû avant de quitter le pays sous peine de prison. Facile à dire, moins facile à faire. Vendre la voiture est la solution bien sûr, encore faut-il le faire dans le délai imparti. Vendre la voiture en période de crise n'est pas toujours possible.
Lorsque Dubaï fut atteint de plein fouet par la crise, les gens partaient, abandonnant leur voiture n’ importe où, aéroport, parking, rues désertes etc... ne pouvant rembourser, ils fuyaient la ville avant d'être attrapés. Laissant des cimetières de voiture, souvent de luxe, poussiéreuses et sans chauffeur.
Il ne faut pas oublier non plus que les loyers à Dubaï sont payables d'avance. Selon les agences de location, selon les propriétaires, vous devez donner le montant du loyer d'un an, soit en 1, 2, 3 ou 4 chèques. Si vous quittez votre maison ou appartement dans l'année, le propriétaire encaisse les chèques quand même. Tout cela mis bout à bout, met la pression sur les expatriés.
Il y a deux types d'expatriés à Dubaï. il y a d'une part les employés envoyés par leur pays d'origine, fonction publique par exemple, ou contrat fixe d'x nombre d'années, ces contrats-là sont assez sécurisés et quasi sans risque pour les personnes qui arrivent à Dubaï.
D’autre part, il y a les contrats locaux, qui sont beaucoup plus incertains. Vous signez, vous travaillez et tout peut s'arrêter du jour au lendemain. Vous arrivez au travail le matin et on vous dit : "c'est fini, vous rangez vos affaires et vous rentrez chez vous".
Cela peut-être une conséquence de faillite de la boite (ce qui arriva en majorité de 2008 a 2010), à la mauvaise humeur du boss ce jour-là qui décide de licencier toute une équipe. Vous pouvez être licencié sans raison, sans faute, sans comprendre. Évidemment, il n'existe pas de syndicat pour la défense des salariés.
Dans le cas précis du contrat local, il faut donc TOUJOURS garder en mémoire que tout peut s'arrêter. Il est important de mettre un peu d’argent de côté si cela vous arrive, pour voir venir. Il faut apprendre à vivre "léger", ne pas s'endetter, au cas où il faut quitter le pays rapidement. L’épée de Damoclès plane toujours au dessus de la tête, la paix d'esprit n'existe pas vraiment. Il faut l'accepter ou changer de pays.
Cela aide à relativiser aussi.
"Profiter du moment présent" n'a jamais été plus vrai que depuis qu'on vit ici. Deux licenciements économiques nous ont appris à ne pas faire de plans sur la comète.
Beaucoup seraient parti, mais la qualité de vie, le soleil, la sécurité de la rue ont eu raison et sans hésitation, nous avons tout fait pour retrouver un travail et rester. Quelques personnes sont dans le même cas, c'est ce que j'appelle les rescapés de la crise à Dubaï....
Mais pour conclure, que nous réserve demain? Comme on dit ici, inch'allah...
 

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